Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regard croisé
Publicité
Archives
Regard croisé
24 novembre 2010

Laver les ombres

De Jeanne Benameur

C’est Deux magnifiques personnages de femmes, une filiation et un secret comme une chape de plomb.

La fille, forte comme un roseau, qui plie et s'adapte au mouvement du monde qui l'entoure mais ne rompt pas, que l'orage soit interne ou externe. Sa force, elle la puise dans la maîtrise la danse  dans laquelle elle s'est jetée à corps perdu, et dans l'amour profond qui la lie de manière presque animale à sa mère, à travers des odeurs et des vibrations retenues de l'enfance. 

La mère, personnage effacé, qui vit à distance par et pour sa fille qu'elle a pourtant encouragée à s'éloigner, pour ne pas la contaminer par un passé terrible qu'elle ne révélera que 38 ans plus tard. Une vérité susceptible d'ébranler sa fille mais qu'elle ne peux plus retenir. Elle se doit de parler pour elle-même, pour sa fille, pour libérer son cœur fragilisé qui menace de rompre. La peur ne la musèle plus.

Un magnifique roman sur la difficulté de vivre, de trouver soi-même sa voie ou de subir celle des autres.

 ‘Laver les ombres’ est aussi une histoire d’amour, avec en son sein une contradiction fondamentale : l’opposition de la peinture, passion de l’être aimé, au mouvement perpétuel qui définit la danse, oxygène de son héroïne et qui transcende le rapport au corps de la mère. Il émane de ce roman une sensibilité proprement artistique. Une intense sensualité aussi. Peu à peu les éléments font sens, se rassemblent pour éclairer les non-dits. Reste l’essentiel, comme le lien indéfectible qui unit cette fille à sa mère. Et la chance d’enterrer le passé pour enfin éprouver le présent.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité