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Regard croisé

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Regard croisé
1 décembre 2010

Blanche neige

 Blanche Neige revisitée par Benjamin Lacombe. Après le Chaperon Rouge, Lacombe s’empare littéralement du conte merveilleux et sombre de Blanche Neige, ses illustrations subliment le côté « obscur » et « gothique » de cette histoire de belle-mère acariatre.

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1 décembre 2010

Reckless

 Reckless / Cornelia Funke – Gallimard Jeunesse – 15 €

Vous aimez les contes alors vous allez adorer voyager au cœur de son univers de princesses endormies, de nains cupides et de fées ensorceleuses….Car c’est dans ce monde parallèle que nous entraîne les deux frères « Jacob » et « Will » (non non pas Grimm mais Reckless) héros de ce roman pour les ados. Reckless premier tome d’une saga fantastique, où la peur se mêle à l’émerveillement. Laisser vous glisser derrière le miroir.

Ado/adulte

27 novembre 2010

Le temps des miracles

De Anne-Laure Bondoux

Ce roman est émouvant. Il m'a beaucoup touché.

Avec Le temps des miracles, Anne-Laure Bondoux réinvente l'histoire de l'exil et la transforme en une épopée d'un genre romanesque. Nous faisons la connaissance de Koumaïl, un enfant qui a été recueilli après un terrible accident, par Gloria. Gloria Bohême, comme on l'appelle, vient du Caucase. Koumaïl et elle sont inséparables. Chaque soir, Gloria raconte une histoire, la vraie histoire de Koumaïl et lui parle d'aventures, d'exil afin qu'il retrouve son pays: la France; pays dans lequel Koumaïl deviendra Blaise Fortune. Mais avant de goûter à cette liberté, celle d'exister et de vivre libre, Koumaïl devra affronter les périples de la fuite, de la famine, d'un avenir qui chaque jour, contient son lot de malheurs et d'incertitude. Car Gloria et Koumaïl sont de vrais compagnons d'infortune. Mais le moment arrive, où ils devront se séparer...

 C'est Le temps des miracles pour tous ceux que l'on quitte mais pour qui on se bat chaque jour. C'est le temps des mémoires, des souvenirs ineffaçables. Anne-Laure Bondoux transmet cette déchirure de l'âme, cette espérance qui perdure, car Le temps des miracles c'est finalement ce voyage pour trouver sa place dans le monde, pour enfin cesser de fuir et commencer à vivre.

27 novembre 2010

Seul sur la mer immense

Michael Morpurgo
Editeur : Gallimard Jeunesse, collection Hors-Série

Le titre est beau. La couverture est superbe, dès les premières lignes j'ai été emportée..., comme toujours avec Michael Morpurgo.

 Arthur embarque comme 1000 autres enfants orphelins sur un bateau à destination de l'Australie en 1947. Hébergé par un couple dont le mari est dur et violent, il s’enfuit avec son ami. Recueillis alors par une femme aimante, ils apprendront à lire, à s'occuper d'animaux. Mais à la mort de celle-ci, sa vie d’homme commence. C’est sa fille qui écrira le récit de sa vie, l’histoire même que nous lisons.

 

La mer est très présente dans ce livre. Avec son mystère, à la fois attirante et dangereuse. Arthur et Marty puis Arthur et Allie, sa fille, vont l'aimer profondément, vont "danser" avec elle. Et pour elle, ils vont mener un grand projet à son terme. Le rêve d'Allie. Trouver celle qui a donné la clef porte-bonheur à Arthur. Sa soeur Kitty. Ce sera une grande aventure

 

Ce  roman est une petite merveille.  Roman bouleversant et captivant à la construction originale.

 

Il m'a fait voyager, admirer de beaux paysages, prendre la mer, vivre l'aventure.


L'écriture est simple, belle, sensible, humaine. La couverture est vraiment bien choisie, en total accord avec le récit.

 

"Il ne peut pas exister d'endroit plus beau au monde que la mer la nuit, lorsque quelqu'un a allumé les étoiles". 

27 novembre 2010

Passeuse de reves

Lois Lowry

Editeur : Ecole des Loisirs

Petite est une passeuse de rêves encore novice dans le métier. Très curieuse et un brin insoumise, elle est accompagnée durant ses premières missions de passeurs de rêves plus expérimentés qui vont lui apprendre le soir venu, à toucher de ses doigts graciles les objets, à en prélever des fragments pour fabriquer des rêves afin de les rendre aux humains durant leur sommeil. Jolies missions, bienfaitrices et protectrices à l'inverse des "saboteurs",  tout entièrement destinés à envahir les âmes humaines d'affreux cauchemars.

Petite a la curiosité et la vivacité d'une enfant. Elle est adorable, je l'adore. Elle fait danser son ombre dès que possible, s'interroge sur tout, s'attache à chaque être vivant.

Avec cette histoire, tissée dans une écriture poétique aux frontières du fantastique, Lois Lowry nous raconte aussi la difficile reconstruction d’un petit garçon délaissé par sa mère et maltraité par son père. Elle nous fait entrevoir un monde, aux côtés du nôtre, où luttent nos souvenirs heureux et douloureux, pour nous aider à grandir et à vivre tout simplement.

Portée par la magie, j'ai été bercée tout du long par l'écriture agréable et par l'attachante personnalité de cette petite créature de la nuit qu'on imagine un peu fée clochette, légère et scintillante.

Un roman entre rêve et réalité qui ne ressemble à aucun autre.

Dès 12 ans.

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25 novembre 2010

Sssi j'te mords, t'es mort !

AUTEUR : Pierre Delye -  - 
ILLUSTRATIONS : Cécile Hudrisier -
EDITEUR : Didier Jeunesse
Octobre 2008 - 11,90 Euros

 Pierre Delye réinvente la fable avec des mots et des expressions contemporaines et un langage néanmoins soutenu. Pourtant rien d’ennuyeux dans cet album, au contraire ce conteur de grand talent compose avec les expressions, place de façon inattendue et drôle des adjectifs dans les phrases, s’amuse avec les personnages plus insupportables les uns que les autres.

Le texte est fait pour être lu à haute voix afin d’en déguster toute la saveur. Les illustrations sont à la hauteur et appuient encore l’effet comique des situations. Impossible d’échapper à un éclat de rire à un moment ou à un autre. Coup de cœur pour ce livre qui s’adresse aux enfants à partir de 5 ans et jusque très très tard.

25 novembre 2010

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

De Mary Ann Shaffer, Annie Barrows

Un livre simple et dont la forme est originale. Les personnages sont tous attachants.

L'histoire débute après la libération, l'Angleterre victorieuse re-découvre la joie de vivre. Quant à Juliet Ashton, elle savoure le succès littéraire avec la compilation de sa chronique, Izzy Bickerstaff part en guerre. Cette chronique a réjoui les coeurs pendant la guerre en traitant avec humour du rationnement. Mais Juliet doit maintenant trouver un nouveau sujet et ce n'est pas très facile. Son inspiration semble tarie.

Soudain elle reçoit la lettre d'un Guernesiais, Dawsey Adams, qui lui présente le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Cet étrange cercle littéraire, né pendant l'occupation allemande, alors que l'île de Guernesey était coupée du monde, a fait découvrir aux Guernesiais combien la lecture et l'amitié sont des soutiens pour traverser les épreuves de la vie.

Juliet est intriguée et, après un échange épistolaire, se rend à Guernesey toujours à la recherche d'idées pour son prochain livre. Peut-être pourrait-elle écrire sur la guerre dans les îles Anglo-Normandes ? Elle tombe rapidement sous le charme de l'île et de ses habitants.

Pour un premier roman, le style de l'auteur est excellent et mature. Malheureusement ce roman est à la fois son premier et son dernier puisqu'elle est décédée peu avant la parution. Le sujet, grave, de la guerre et ses ravages est traité avec humour et subtilité. Un regret, la fin tombe un peu dans le cliché.

24 novembre 2010

Laver les ombres

De Jeanne Benameur

C’est Deux magnifiques personnages de femmes, une filiation et un secret comme une chape de plomb.

La fille, forte comme un roseau, qui plie et s'adapte au mouvement du monde qui l'entoure mais ne rompt pas, que l'orage soit interne ou externe. Sa force, elle la puise dans la maîtrise la danse  dans laquelle elle s'est jetée à corps perdu, et dans l'amour profond qui la lie de manière presque animale à sa mère, à travers des odeurs et des vibrations retenues de l'enfance. 

La mère, personnage effacé, qui vit à distance par et pour sa fille qu'elle a pourtant encouragée à s'éloigner, pour ne pas la contaminer par un passé terrible qu'elle ne révélera que 38 ans plus tard. Une vérité susceptible d'ébranler sa fille mais qu'elle ne peux plus retenir. Elle se doit de parler pour elle-même, pour sa fille, pour libérer son cœur fragilisé qui menace de rompre. La peur ne la musèle plus.

Un magnifique roman sur la difficulté de vivre, de trouver soi-même sa voie ou de subir celle des autres.

 ‘Laver les ombres’ est aussi une histoire d’amour, avec en son sein une contradiction fondamentale : l’opposition de la peinture, passion de l’être aimé, au mouvement perpétuel qui définit la danse, oxygène de son héroïne et qui transcende le rapport au corps de la mère. Il émane de ce roman une sensibilité proprement artistique. Une intense sensualité aussi. Peu à peu les éléments font sens, se rassemblent pour éclairer les non-dits. Reste l’essentiel, comme le lien indéfectible qui unit cette fille à sa mère. Et la chance d’enterrer le passé pour enfin éprouver le présent.

24 novembre 2010

L'échappée belle

de Anna Gavalda

Ce court roman d'Anna Gavalda, initialement publié par France Loisirs en 2001, vient de bénéficier d'une ré-édition au Dilettante. On retrouvant la générosité et la fraîcheur qui m'avait séduite dans Ensemble c'est tout.

Anna Gavalda nous raconte ici l'escapade d'une fratrie trentenaire. Deux frères et deux sœurs, cabossés par la vie, qui le temps d'un week-end vont fuguer comme des adolescents pour s'offrir une dernière bouffée d'adolescence. Garance, la narratrice, célibataire endurcie, n'a toujours pas de situation stable, à l'inverse de son frère aîné, Simon, marié à une pimbêche et apparemment satisfait par son existence. Il y a aussi Lola, la plus âgée, qui se remet tout juste d'un divorce difficile et Vincent, le petit dernier, qui a l'allure d'un éternel adolescent.

On retrouve une écriture simple au service de personnages bien croqués. Comme souvent chez Anna Gavalda, ses héros sont plein de failles et de blessures ; des gens ordinaires qui ont leur compte de bleus à l'âme et au corps et qui tentent ensemble de panser leurs blessures. Point de surprise donc pour qui connait cette romancière, mais une histoire sans prétention qui se lit avec un réel plaisir.
Et pourtant, je suis sortie de cette lecture assez un peu frustrée, elle résout d'un coup de cuillère à pot des problématiques installées depuis des années et l'on ferme le livre avec une impression désagréable d'inachevé..

24 novembre 2010

Grace et dénumant

 de alice Ferney

Pour les gitans d’Alice Ferney, la grâce vient de leur profonde humanité. C’est ce que découvre Esther, bibliothécaire, qui s’est mis en tête de lire des histoires aux enfants d’une famille de gitans tous les mercredis matin. Comme ça. Pour le plaisir. Pour partager. Pour donner. « Je crois que la vie a besoin des livres, que la vie ne suffit pas. »

Si les enfants se montrent immédiatement enthousiastes, il faudra du temps à Esther pour se faire d’accepter d’Angéline et de ses belle-filles. Peu à peu, elles vont se livrer, confier à Esther leurs doutes, leurs espoirs, leurs frustrations, leur résignation ou leur révolte. « Les hommes étaient détruits, bien plus que les femmes (sans doute parce qu’elles portaient les enfants et qu’elles étaient occupées à les aimer, les nourrir, les laver et les battre, ce qui suffit à faire une vie). Ils étaient défaits parce qu’ils n’étaient obligés à rien. » 

A travers les lectures d’Esther, les enfants réalisent que tous les auteurs qui sont morts ont laissé des choses très belles. Et Angéline, que va t-elle laisser ? « Que chacun donnât le meilleur de lui-même, voilà un monde réussi, pensait-elle, elle voulait les y aider. »

Que chaque homme tende vers sa propre progression pour faire progresser le monde, la philosophie d’Angéline devrait être la nôtre, chaque jour...« Car le temps, c’est le plus précieux, et à côté le reste c’est presque rien. »

« C’est de la douleur d’aimer, mais c’est tout pire de ne pas aimer. (...) Ne te garde pas. Ce qu’on garde pour soi meurt, ce qu’on donne prend racine et se développe. »

Une belle histoire, simple et émouvante. Un style épuré, des personnages attachants, un réalisme sans concession et sans voyeurisme. Et pourtant, c’est vraiment de dénuement dont il est question dans ce livre. Pas seulement le dénuement social ou culturel, mais le manque de tout : d’eau, de chaleur, de vêtements et parfois de nourriture. Mais le dénuement n’empêche pas la grâce, c'est-à-dire l’humanité, voilà ce que nous dit Alice Ferney.

Et j'aime bien cette idée que la littérature est un pont jeté entre les êtres ou entre les cultures.

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